Salut à tous !

Après un bon mois de vacances (bien méritées) en France, j’ai refait mes valises pour revenir au pays du Kebab.

Jeudi matin, après une courte nuit, départ à 7 heures pour Roissy avec papa. À 8 heures et demi, mes petits yeux fatigués cherchent le vol AF 1590 de 10h05 à destination d’Istanbul sur l’écran de l’aéroport. Un truc rouge clignote… ANNULÉ !

Une gentille dame bleue d’Air France me dit d’aller faire la queue à l’endroit où l’on va m’indiquer la suite des choses… Un quart d’heure de queue, et une autre dame bleue me dit que c’était pas là qu’il fallait que je fasse la queue.

J’envoie papa au boulot (il a peut-être cru qu’il allait y échapper pendant un moment héhé), et je retourne faire la queue. J’apprends que l’aéroport d’Istanbul est impraticable car couvert de neige, et que les avions ne peuvent pas s’y poser : tant qu’il y neige, les avions à destination d’Istanbul ne décollent pas de leur point de départ.

"Il faut attendre, Mademoiselle, revenez à l’enregistrement quand quelque chose d’autre s’affichera sur l’écran."

OK. Je trouve d’autres passagers qui devaient prendre le même vol. Une dame qui devait y aller pour une conférence dans l’après-midi. Un monsieur Turc sympa. Un monsieur Tunisien qui sait tout sur tout et qui n’arrête pas de nous parler sur toutes les choses qu’il connaît…

On nous enregistre sur le vol suivant, celui de 12h00, sans plus d’assurance qu’il partira. Plus de trois heures dans la cafétéria à écouter monsieur-je-sais-tout, cafétéria qui se remplit peu à peu des passagers des vols de 10h05 et de 12h00. Ca parle turc tout autour, j’ai déjà l’impression d’y être.

Je vais enregistrer mes bagages. La dame bleue me dit très gentiment que j’ai 10 kilos de bagages en trop. "Aujourd’hui, avec les problèmes et le retard, on ne vous importunera pas, mais sachez que c’est 12€ par kilo supplémentaire en temps normal, vous devriez essayer de faire attention la prochaine fois. Parce que là, ça vous aurait coûté 120€ quand même." Non seulement j’avais déjà fait le calcul, mais en plus j’étais en train de le faire pour mon retour… Merci Air France d’être intransigeant avec ce genre de règles, je n’ai jamais eu de problème avec l’American Airlines ni avec Lufthansa à ce niveau-là… En gros, soit je cherche un moyen moins cher d’expédier mes affaires, soit je prie pour qu’il y ait encore des problèmes le jour de mon retour…

À 13h, on nous invite à passer dans la salle d’embarquement. À 14h, on nous offre un sandwich pas terrible et une boisson. À 15h, nous montons dans l’avion… qui décolle finalement à 16h !

Moi qui avais prévu de prendre un bus pour Ankara, c’était tout calculé : arrivée à Istanbul à 14h00 heure locale, le temps de rallier la gare de bus et d’en trouver un, départ à 16h00 d’Istanbul, arrivée vers 22h00 à Ankara, à un endroit que je connais et d’où il est facile de regagner le campus… Je ne suis pas super motivée pour prendre un avion, vu qu’il pourrait bien avoir autant de retard et que l’aéroport d’Ankara est super loin du campus. Je me demande si je vais rester une nuit à Istanbul, mais prendre un hôtel proche de l’aéroport va me coûter la peau du luc, à ce prix-là autant prendre un avion… J’en discute avec mon voisin, un Turc qui parle français. Il me déconseille le bus, il pense les routes sont impraticables…

Arrivée trois heures plus tard à Istanbul, soit à 20h00 heure locale. Je me suis finalement décidée à prendre l’avion pour rallier Ankara, à condition que l’aéroport soit ouvert et que je ne doive pas attendre trop longtemps. Je traverse l’aéroport d’Istanbul avec mes bagages pour atteindre la zone des vols domestiques, et j’arrive dans une salle immense et bordélique. Je visualise les zones d’enregistrement des bagages, mais pas l’endroit où l’on peut acheter un billet. Je cherche de l’œil une personne à qui je pourrais demander de l’aide, et trouve rapidement ma proie : un garde, ou policier (ou quelque chose dans ce genre), assis tout seul à une table et qui a l’air de s’ennuyer comme un rat mort. Je m’approche et lui sors tout mon turc :

"Pour Ankara un billet acheter je veux. Où ?" (ah oui, je vous avais pas dit que le turc ressemblait fortement au langage Yoda ?)

Evidemment, il ne comprend rien. Il me demande d’où je viens.

"De France". Puis j’essaie de lui expliquer que mon vol était en retard (je ne sais pas pourquoi je me suis embarquée là-dedans, vu que je ne sais dire ni vol, ni avion, ni retard… Sans doute pour l’attendrir)

"Heure, 4h00 mais 8h00" (Traduction, en gros, de ce que j’essayais d’exprimer : mon avion devait arriver à 4h00, mais il est arrivé à 8h00… Oui, je sais, on ne peut vraiment pas faire plus court, mais il faut m’imaginer en train de faire des gestes, de montrer ma montre, et tout !)

Ca marche ! Il vient de tout comprendre en bloc ! Il se lève et m’accompagne aux comptoirs de la Turkish Airlines ; je n’en attendais pas tant !!

Je fais la queue (ça faisait longtemps...), puis arrive au comptoir et dis au monsieur "Ankara, s’il vous plaît." Je demande "Ankara, ouvert c’est ?" (Traduction : les avions peuvent-ils se poser à Ankara ?) Il comprend tout de suite que je suis Française, et me parle en français : l’accent français est vraiment reconnaissable partout ! Il me donne le vol de 21h00. Il est 20h45. "Ne vous inquiétez pas, l’avion ne devrait pas décoller avant 22h00. Du moins, j’espère." L’aéroport est ouvert, mais il y a aussi beaucoup de retard.

L’avion décollera à 22h45. Heureusement, c’est très rapide : arrivée à Ankara à 23h30. L’arrivée des vols domestiques à Ankara, c’est quelque chose ! On arrive directement dans une toute petite salle avec un seul tapis à bagage, les bagages de 3 ou 4 vols précédents qui attendent sur le sol pour une raison inconnue. Une fois les bagages récupérés, on prend la porte et on se retrouve dehors immédiatement. Il fait –15 °C, les taxis nous assaillent, et les gens se précipitent dans un bus dont je n’ai aucune idée de la destination. Je me renseigne, mais j’ai le tort de demander à un taxi, qui ne m’aide pas vu qu’il préférerait que je prenne son taxi…

Finalement, je trouve la destination du bus : centre ville, puis AŞTI, la gare de bus d’Ankara. C’est parfait, ça me rapproche pour pas cher.

Arrivée à AŞTI, je prends finalement un taxi pour Bilkent, qui essaye de m’arnaquer, mais on ne m’a pas comme ça héhé !

J’arrive enfin dans ma chambrette à 1h30 du mat’. Et au dodo rapidement !!

Le campus est tout blanc, ils ont dégagé des chemins entre la neige, qui sont entourés de 50 centimètres de neige de part et d’autre. On se croirait sur des pistes de skis… Pas encore de chute, mais je ne désespère pas, cela ne saurait tarder !!

Voilà, j’attends la petite Hélène maintenant. En espérant qu’elle aura moins de péripéties !

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